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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 22:22

rubrique cinéma infos


Cliquez sur ce lien pour visionner l’épisode 4x23 de Mentalist sur le site de TF1Vision

 

 

Red Rover, Red Rover

 

Ecrit par Tom Szentgyorgyi Réalisé par John Showalter

 

Le jour du huitième anniversaire de la mort de sa femme et de son enfant, Jane reçoit un message de John le Rouge, en la personne d’une petite fille arborant un smiley rouge au creux de la main. Cela va jeter Patrick dans un tel désarroi, qu’il va mettre en péril à la fois l’enquête sur laquelle il était censé travailler, ainsi que sa carrière au CBI.

 

Retour sur la scène de John le Rouge qui semble décidé à porter l’estocade à sa victime favorite. Le jour anniversaire de la mort de sa famille, il envoie vers Patrick, qui se recueille devant les tombes de ses aimées, une petite fille, qui vient lui poser une question troublante : « Est-ce que tu abandonnes enfin ? »

 

Après s’être assuré de la sécurité de l’enfant, qu’il met hors de danger en lui effaçant tout souvenir de John le Rouge, Jane part en vrille. Il rejoint Lisbon sur l’affaire en cours et bâcle son travail. Va même jusqu’à employer des méthodes plus que douteuses pour faire avouer le coupable, embarrassant le CBI au point que Wainwright décide de le virer.

 

 

Depuis que l’agent Darcy, du FBI a émis l’idée que Jane puisse être le complice de John le Rouge (ép. 417) Jane a semblé se désintéresser du tueur en série en affectant de se concentrer sur les autres affaires conduites par le CBI, durant quelques épisodes. Mais voilà que John le Rouge se rappelle à son bon souvenir. Le menace, le met en état de faiblesse.

 

En effet, très perturbé, Jane a bien du mal à se concentrer. Pour autant, il reste assez intuitif pour découvrir très vite le meurtrier et décide d’user de procédés plus que discutables pour l’obliger à se dévoiler. Allant jusqu’à torturer les suspects après avoir mis mal à l’aise les proches de la victime, il se met en mauvaise posture vis-à-vis de sa hiérarchie. Jane pousse à bout Wainwright, qui le congédie. Patrick s’engage sur une pente savonneuse. Lui qui a déjà connu la dépression sait bien à quoi s’en tenir … Bruno Heller enfonce le clou avec un final annoncé depuis plusieurs semaines comme encore plus dur pour le héros que les trois précédents, qui pourtant ne l’avaient pas ménagé.

 

 

Cet épisode nous prépare au pire. La dernière scène voit les portes de l’ascenseur se refermer sur un Jane profondément abattu. Et on le sait, à nouveau rattrapé par John le Rouge, bien décidé à ne pas le lâcher. Pourtant, Patrick démissionne. Il refuse de continuer à jouer le jeu. La partie semble terminée, il s’avoue vaincu. Il célèbre sa perte en s’enivrant, brûle ses dossiers concernant l’affaire, pète littéralement les plombs. Et déclare à qui veut l’entendre qu’il abandonne. Toute l’équipe s’inquiète, Lisbon la première, mais personne ne semble être véritablement en mesure de l’aider.

 

Comme à chaque fois qu’on évoque John le Rouge, on voit, selon audienceusa.com la fréquentation quelque peu remonter, à peine sur cet épisode, qui nous met pourtant habilement en condition pour aborder le final, dont le cadre est ici judicieusement en train de se construire.

 

 

Comme d’habitude, les personnages secondaires sont dessinés avec soin et leur noirceur et leur cynisme servent admirablement les plans de Jane dont la stratégie est souvent de « retourner contre les méchants leurs pires penchants ». Au risque de passer lui-même pour un sadique sans une once de sentiment.

 

Pris dans une douloureuse et dangereuse spirale, depuis le début de la saison, qui atteint son paroxysme en ce triste anniversaire, Jane se retrouve dos au mur. Face à lui, un ennemi redoutable, tapi dans l’ombre, qui ne se contente pas de l’avoir mis à genoux. Il ourdit encore, le plus machiavélique des desseins à son encontre.

 

Alors même que son souffre douleur jette l’éponge, John le Rouge lui réserve encore les tourments les plus pénibles.

 

Un final décidément bien finement amené.

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 22:20

rubrique cinéma infos


Cliquez sur ce lien pour visionner l’épisode 4x24 de Mentalist sur le site de TF1Vision


 

 

The Crimson Hat

 

Ecrit par Bruno Heller Réalisé par Chris Long

 

Six mois après avoir été viré du CBI, Jane, victime d’une grave dépression, est à Las Vegas où il vit d’expédients, ayant repris ses arnaques. Au fond du trou, il rencontre une serveuse qui lui laisse entrevoir une autre vie possible. Pendant ce temps, Lisbon désespère de pouvoir le ramener à la raison. Elle et son équipe ont du mal à s’habituer à travailler sans leur consultant, mais assurent le quotidien. Jusqu’au jour où John le Rouge reprend contact…

 

Six mois se sont écoulés depuis que les portes de l’ascenseur se sont refermées sur un Jane très abattu. Tout laisse à penser qu’aujourd’hui les choses sont loin de s’arranger pour lui. Il a sombré dans l’alcoolisme et erre de bar en bar. Il a repris son ancienne activité de faux médium et escroque les pauvres gens pour subsister. Rien de bien glorieux.

 

 

Pire : imprudent, il ne trie pas ses clients sur le volet ! Et alors qu’il était en train de faire une rencontre des plus agréables, il est pris à parti par une espèce de mafioso qu’il a abusé en le mettant en rapport avec sa supposée mère défunte, en réalité en excellente santé mais bien piètre maman. Victime de la vengeance du malheureux fils qui lui inflige une sévère correction, Patrick est de surcroît brutalement arrêté par la police.

 

Tandis que de son côté son ancienne équipe se passe difficilement de ses services, et s’inquiète de le voir si bas, Jane, rattrapé par ses frasques, se retrouve en prison mais en est libéré après une seule nuit, délivré par un mystérieux garant qui a payé sa caution. Aurait-il encore un ami ?

 

 

Si dans un premier temps Patrick penche pour Lisbon, il s’aperçoit avec un étonnement mêlé d’effroi que c’est John le Rouge qui lui a fait ce cadeau, avec en bonus, une sympathique nuit d’amour avec l’adorable serveuse rencontrée la veille. La belle est venue porter à Jane un message de la part du tueur. Il est prêt à aider son ancien ennemi à sortir du ruisseau, pour peu qu’il ait sincèrement envie de faire la paix. Plus, de devenir son allié.

 

C’est au tour de Patrick de reprendre contact avec ses anciens amis. Il rencontre Teresa en secret et lui dévoile le plan biscornu qu’il a concocté pour en finir avec John le Rouge. En fait, son épouvantable dépression est un leurre. Terriblement véridique, du point de vue de Lisbon qui a réellement cru à la détresse de son petit camarade et en a conçu elle-même une vive inquiétude. Le but était de servir d’appât pour le tueur qui semble-t-il ne s’est pas vraiment contenté d’avoir gagné la partie. Patrick a misé sur le fait que tomber au plus bas inspirerait le psychopathe... au point de tenter de chercher à l’enrôler. Il rêve d’en faire son disciple et Jane, lui "donne à voir ce qu’il désire".

 

Bien qu’elle lui reproche son manque de confiance et d’avoir refusé son assistance plus tôt (elle aurait préféré l’aider à traverser cette épreuve) Teresa se voit mal la refuser à son ami maintenant qu’il la demande. Même si elle trouve le plan de son ex-consultant complètement délirant et voué au naufrage.

 

 

La partie d’échecs reprend donc entre Patrick et son adversaire. Et c’est lui qui prend le plus de risques. Il avance à découvert, fragilisé, malmené, en position d’extrême faiblesse, dans l’espoir d’amener le triste sire à sortir du bois.

 

Alors qu’il était sur le point de réussir, Jane est trahi par un membre du FBI qui renseigne John le Rouge et fait tomber Patrick dans un piège. Tel est pris qui croyait prendre. Jane est à nouveau malmené par les sbires de John le Rouge et s’en sort de justesse.

 

Le FBI qui dans un premier temps avait mis en péril l’opération de Lisbon et son équipe, lui permet d’arrêter la complice du tueur. Ramenée au CBI, elle s’empresse de chercher à déstabiliser Teresa en lui racontant qu’elle est devenue la maîtresse de son ami.

 

C’est que le beau Patrick aura donné de sa personne dans cet épisode ! En quelques jours, il est copieusement tabassé, menacé, tourmenté, après s’être infligé lui même de longs mois d’un régime des plus néfastes, pour mieux faire croire à sa déchéance.

 

« Toucher le fond est peut-être la meilleure façon pour remonter » comme dit Teresa, et qu’il en ait fait une stratégie n’aura pas épargné à Jane les affres de la dépression, qu’il a déjà traversée par le passé. Ce qui lui a permis d’être crédible aux yeux de tous, John le Rouge compris.

 

 

Comment le tueur va-t-il réagir, après avoir été ainsi floué ? Continuera-t-il à apprécier longtemps ce petit jeu ? Est-il décidé à torturer Jane interminablement ? Il lui fait déjà payer cher sa candeur, qui va coûter la vie à un membre de l’équipe. Et un personnage important de plus dans la nécropole d’Heller ! Qui décidément a une dent contre les patrons du CBI qu’il fait valser sans scrupule à chaque saison ou presque. Le décès de Wainwright pose ici une nouvelle question. Une de plus. Faisait-il partie de l’équipe de John le Rouge ou au contraire commençait-il à le déranger ?

 

Le jeu qui le conduit de plus en plus "à passer de l’autre côté du miroir" va-t-il avoir raison de la santé mentale du consultant ? Jane finira-t-il par découvrir la faille dans le plan du psychopathe ? Aurons-nous les réponses aux questions laissées en suspens depuis la fin de la saison 3 et n’ont pas été résolues au cours de cette saison 4 ?

 

C’est bien ce que le public espère. Et ce qu’a promis de faire avant la fin de la série, Bruno Heller qui, si le contrat est tenu par CBS, a encore trois saisons pour s’exécuter. De longs mois pour tenter d’élucider l’énigme et quelques enquêtes encore en perspective.

 

 

Pour notre plus grand bonheur !

 

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 22:12

Jisbonian Final ...

mentalist 424 final plein d'émotion

 

mentalist-424-jane-in-trouble.jpg

 

mentalist-424-Jisbon.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 20:38

joyeux-noel-2.jpg

ecran-noel.jpg

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 21:31

 

 

Cute, “Jisbon” scene:

 

nuages coeur

 

-          What are you doing?

-          Watching.

-          … Watching, what?

-          Clouds …

-          Clouds?

-          Lisbon, have you ever noticed? … that clouds are.

-          … are?  Are what?

-          Are. That THEY are. That … clouds are. Despite that they are nothing … not … material.

-          As a matter of fact, it IS material. Water, suspended in the air …

-          Right. That’s true. I mean  … you can’t touch them …

-          I understand. Like dreams …

-          Yeah … or memories …

Those instants of your past, that you can look at for hours … and at the end, always vanish, and there’s nothing you can do to bring them back.

 

-          I know a guy, who’s sky is pretty grey …

 

-          See. This one. Isn’t great?

 

-          Oh yeah … it’s cute. Looks like a Teddy Bear.

 

-          Teddy Bear? … Well … I saw some kind of an ice-cream …

 

-          What an ice cream! Here! You can easy see his ears …

 

-          Aaah, no. Two balls! That’s a cone! Look! The cream!

 

-          No. No. A bear.

 

-          A cone.

 

-          A bear.

 

 Lisbon-et-Jane-sous-le-ciel-de-Sacramento.png

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 20:52

Toiles-enchantees-allez-au-cinema.gif

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 22:22

 

Découvrez une interview exclusive de Simon Baker

Découvrez une interview exclusive de Simon Baker ! Pour la première fois derrière la caméra pour réaliser l’épisode « Au Clair de Lune » !

 

A l’occasion de la sortie de la saison 3 de Mentalist, découvrez une interview exclusive de Simon Baker ! Pour la première fois derrière la caméra pour réaliser l’épisode « Au Clair de Lune » !

Mentalist saison 3 - extrait des bonus interview de Simon Baker

 

 

 

 

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 21:30

Comme l'année dernière, mon cadeau de Noël pour tous les fans de Patrick Jane, un épisode alternatif ... histoire de vous faire patienter jusqu'à la diffusion française de la saison 4, qui connaît un fier succès ausx States ...Qui l'eut cru ?

vlcsnap-2011-06-17-00h09m45s195.png.jpg

 

Totally insane!

                                                                      

 

Directement inspirée d’un spoiler lâché par Bruno Heller à la fin de la saison 3, cette fic propose une « réalité alternative » dans laquelle l’équipe de Lisbon va employer des méthodes peu orthodoxes … « à la Jane », pour le sortir de prison, après le meurtre de John Le Rouge.

Un coup de folie qui inspire une défense toute trouvée. Jane va-t-il plaider l’aliénation mentale ?

 

Chapitre 1 – Dingue.

mentalist-penitencier-de-sacramento.jpg

 

Sacramento. Prison du comté. 72 heures après le drame

 

Jane pénètre dans le hall réservé aux visites réglementées du quartier de Haute Sécurité, escorté de près par un gardien qui le pousse par intermittence, sans ménagement.

Ils suivent le couloir qui longe les boxes équipés de vitres blindées, qui séparent les prisonniers de leurs visiteurs. La pièce paraît plus étendue quand elle est vide, comme maintenant. Il a droit à une « session personnelle ».

Sous étroite surveillance étant donné son état « d’ex-évadé », même s’il a été légalement libéré depuis, il porte la combinaison orange des prisonniers spéciaux. Les plus dangereux, les plus sensibles, ceux sur qui on doit toujours avoir l’œil. Menotté, pieds et poings, et enchaîné, il bénéficie définitivement du régime de sûreté maximale. La tête basse, il marche lentement. Pas seulement à cause de ses entraves, semble-t-il. Il a le souffle court, comme si respirer lui était douloureux.

« Il a une mine terrible ! » se dit Lisbon en le voyant passer la porte. lisbon-il-a-une-mine-terrible.jpg

 

Il a maigri. La blondeur de sa fine barbe de trois jours ne masque pas l’estafilade qui surmonte sa pommette tuméfiée. Sa lèvre inférieure est éclatée à la commissure. Il a pris des coups.

Une ride barre le front de Teresa. Elle souffre pour lui. Elle qui allait plutôt bien en arrivant, en dépit de son bras en écharpe et de son épaule endolorie. Un frisson lui parcourt le dos.

Il n’est là que depuis hier !

 

 

Elle peste intérieurement contre LaRoche qui lui fait endurer un traitement injuste et démesurément sévère depuis trois jours. Deux jours d’une garde à vue musclée au CBI et d’un interminable interrogatoire, à répéter son histoire, menotté à sa chaise, sans dormir ; sans presque rien à manger ni à boire, qu’un paquet de chips et une canette de soda.

Lui qui aurait tant aimé une bonne tasse de thé pour se réconforter. Il en a été privé jusqu’à ce matin, à la prison, où on lui a donné le choix, au petit déjeuner.

Et maintenant ça. Elle réprime une grimace de dégoût. Soupire à la recherche de la meilleure contenance à prendre, pour qu’il ne se rende pas compte à quel point elle se sent coupable de l’avoir laissé se fourrer dans le pétrin, à ce point.

    

 

   mentalist jane s'en sort bienFaible sourire de soulagement

 

 

 

 

Il relève la tête et aperçoit la jeune femme, qui lui sourit, l’air désolé.

Il lui renvoie un pauvre sourire, entre étonnement et soulagement. Lisbon, enfin !

Il ne l’a pas vue depuis les évènements. Même pas parlé.

Il prend une profonde inspiration et exhale un soupir douloureux en s’asseyant face à son interlocutrice, qui s’est déjà emparée du téléphone.

Installé, il prend le temps de la regarder droit dans les yeux et lui adresse cette fois     un sincère sourire de contentement. Il décroche le combiné et souffle :

 

-          Lisbon, comme je suis heureux de vous voir. Comment ça va ?

-          Mieux que vous on dirait. 

Rétorque Teresa du tac au tac en hochant la tête, une moue significative aux lèvres.  

            Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Je croyais que vous entreteniez de bons rapports avec vos codétenus. Tente-t-elle avec ironie. 

Mais le cœur n’y est pas. Son inquiétude retenue derrière ses lèvres pincées déborde par ses yeux, braqués sur le visage de son ami, abîmé par la fatigue et les mauvais traitements.

 

-          Oh, les détenus ça va. Répond-il en haussant une épaule.

-          Quoi ? Vous voulez dire que c’est un gardien qui vous a fait ça ? s’indigne sa boss, qui

redevient tout à coup un flic pur et dur.

            Ils n’ont pas le droit de faire ça ! Il faut …

 

Patrick l’interrompt d’un léger signe de tête, en esquissant un « chut » discret. Ce n’est pas très pratique avec les menottes, il doit tenir le téléphone à deux mains. Il les tient assez haut sur sa poitrine, ce qui semble le gêner par moment. Il porte le combiné tout près de sa bouche et chuchote :

-          … ce que je veux dire, c’est que le sol est glissant ici, et que les portes sont très lourdes. Calmez vous Lisbon, laissez-moi gérer ça … Ne vous inquiétez pas.

-          Ne vous inquiétez pas. Vous en avez de bonnes ! Vous vous êtes regardé !

Elle lance un regard furibond au gardien qui se tient dix pas derrière le prisonnier, l’air détaché.

-          … ça n’est si pas grave. Insiste-t-il.

Il y a plus sérieux en ce moment …

Il hésite un instant, puis sourit.

            L’important c’est que vous soyez là. J’avais peur que vous ne vouliez plus me parler.

 

-          Vous aviez ?...

 

Lisbon hausse les épaules et le regrette immédiatement. L’effet des anti douleur arrive à son terme. Elle va avoir besoin d’une nouvelle dose. Elle hoche la tête.

           

            Non, explique-t-elle.

            Si je ne suis pas venue au CBI, c’est parce qu’on me l’a interdit. Personne de l’équipe

            n’a été autorisé à vous voir, ni même à vous contacter, avant d’avoir été entendu.

            Ils ont tenu à tous nous interroger.

 

-          Ah … et ça y est ? C’est fait ? s’inquiète-t-il.

 

C’est vrai qu’il a été étonné de ne voir ni Cho, ni les autres lui rendre visite, ni même l’appeler.  Au moins pour le rassurer sur l’état de santé de Teresa.

Encore un coup bas de LaRoche.

 

-          Mouais … maugrée Lisbon.

Et l’équipe est toujours consignée. Je suis ici uniquement parce que j’ai promis à LaRoche de vous convaincre de lui parler. … Mais de quoi ? Il a dit que vous comprendrez.

 

Elle s’approche de la vitre et scrute le regard bleu de Jane, épargné de justesse par un œil au beurre noir.

 

-          Qu’est- ce qui se passe entre vous ? cherche-t-elle à comprendre.

Pourquoi a-t-il fait durer votre interrogatoire aussi longtemps ? Vous aviez pourtant tout avoué, non ?  C’est quoi ce manège ???

 

                                                                                                    Dans les griffes de JJ LaRoche   134-Chris2004

 

Jane détourne le regard et tente d’échapper à l’inquisition de son amie. Il baisse les yeux, mais sent que ceux de Lisbon restent obstinément pointés sur lui. Elle jauge sa blessure à la joue, estime sa souffrance au rictus que lui tire chaque respiration un peu appuyée. Osant à peine imaginer les circonstances exactes de l’agression.

 

-          C’est … c’est un peu compliqué, Lisbon.

Souffle-t-il en se rappelant les heures passées à se faire harceler par LaRoche ; cherchant à lui extirper à tout prix des informations sur ce qu’il savait de « son secret ».

 « Je saurai vous faire craquer ! » avait-il promis, alors qu’il n’avait rien à lui dire.

Son coup de bluff à propos du « fameux tupperware » avait coûté cher à Jane. Des heures de supplice dans la froide cellule du CBI, dont il refuse de se plaindre, pour les avoir supportées avec son flegme légendaire. Pourtant encore en état de choc après ce qu’il venait de commettre.

Tout cela s’était passé comme dans un film. A la limite de l’hystérie, LaRoche s’était bien gardé de le toucher, mais son agressivité, ses menaces, et sa façon de l’interroger l’avait affecté plus qu’il ne voulait l’admettre.

 

                       

-          Mais je suis rassuré. C’était dur de ne pas savoir … On ne m’a rien dit … pendant tout ce temps … dit-t-il gravement. Histoire de changer de conversation.

Pourtant, il entend encore LaRoche refuser de lui répondre quand il le suppliait de lui donner des nouvelles de la blessée. Il a tout essayé pour le fragiliser. L’humiliation, l’épuisement …

 

            Je n’avais aucune idée de votre état. J’étais inquiet.

Reconnaît-t-il.

            Je ne savais pas si vous étiez gravement blessée ou si vous m’en vouliez …

 

Lisbon dodeline de la tête un « Non » désabusé.

 

-          Parce que, croyez-le ou non, la seule chose que je regrette dans tout ça … c’est de vous avoir déçue. Confesse-t-il.

 

Elle lâche un soupir bruyant pour le détromper.

-          Déçue. Répète-t-elle.

Ah ça c’est sûr. Ce que vous avez fait était complètement dingue ! Et oui j’étais en colère quand je l’ai su. Et oui, je suis triste de vous voir derrière les barreaux. Et dans un tel état …

 

Elle le toise de bas en haut, croise son regard penaud et s’arrête sur ses menottes trop serrées. On lui fait décidemment subir un régime particulièrement dur.

 

            Mais si vous pensez que je vous en veux d’avoir tué cette ordure … et que je vais vous

            laisser tomber pour ça, alors là oui, vous me décevez !

            Comment avez-vous pu croire un instant qu’on allait vous lâcher ? Cho est dans tous

            ses états de vous avoir laissé tout seul avec ce … monstre. Vous avez débarrassé la

            planète d’un épouvantable fléau. On devrait vous donner une médaille !

 

La remarque lui extorque un sourire. Jane relève les yeux vers elle.

 

-          Je ne peux même pas invoquer la légitime défense. Lâche-t-il avec sérieux.

Ils n’ont pas retrouvé son arme. Pourtant je vous le jure Lisbon, il avait un flingue !

 

 

                      John Le Rouge avait une arme …   149663-the-mentalist-did-patrick-jane-really-kill-red-john-.jpg

 

-          Je sais. J’ai lu votre déposition. Souligne-t-elle. Je vous crois. Ils n’ont pas trouvé trace de mon appel dans son téléphone, non plus. Pourtant je l’ai entendu.

 

-          A moins que ce ne soit quelqu’un d’autre … Vous étiez blessée … vous avez pu être abusée par les propos entendus … LaRoche et Bertram prétendent que je cherche juste à me couvrir. Ils vont vous crucifier. Dire que vous feriez n’importe quoi pour m’aider. Le procureur se fera un plaisir de les suivre.  Pour eux, je suis un meurtrier, rien d’autre.  Ils ne sont même pas sûrs qu’il s’agisse bien de John Le Rouge. 

 

Il serre les dents. Se remémore avec horreur les dernières secondes de leur conversation. Dire qu’il a été le dernier à les toucher. A les sentir … en vie. Les larmes lui montent aux yeux.

 

-          Quelqu’un a forcément échangé les téléphones et récupérer l’arme.

Lance Lisbon pour le sortir de ce souvenir abominable.

           Quelqu’un est forcément derrière tout ça. Affirme-t-elle avec conviction.

           On cherche à vous piéger. Il y en a plus d’un que ça arrangerait de vous voir pourrir

           derrière les barreaux !

 

-          Ou alors, ils ont raison … j’ai halluciné.

Dit-il, comme dans un nuage.

           Je n’ai pas menti Lisbon, je le promets. Mais … si j’avais imaginé tout ça …

 

-          Vous n’avez rien imaginé Jane. Tente-t-elle de le rassurer.

Jane ! Elle hausse le ton en le voyant partir, les yeux dans le vague.

 

Il se ressaisit. Soupire en hochant la tête.

-          J’ai l’impression de devenir fou, Lisbon. Lâche-t-il.

 

-          C’est vrai que tout le monde se pose la question. … Après tout, c’est peut-être un bon système de défense qu’en pensez-vous ? C’est évident que vous n’étiez pas dans votre état normal. … ça se plaide un truc comme ça, non ? Vous y avez réfléchi ?

            L’audience préliminaire a lieu demain. Vous devez réagir.

 

 

Ils se regardent en silence pendant une minute.

 

-          On ne vous laissera pas tomber, Jane. Réaffirme-t-elle.

Je vous assure qu’on sera là pour vous soutenir. On a déjà été trop absent. On vous a laissé tout seul au pire moment. Je m’en veux pour ça.

Finit-elle par avouer.

            On fera tout ce qu’il faut. On va vous sortir de là ! C’est promis.

            On va vous trouver le meilleur avocat de la ville. Du pays même.

           

 

 

jane-sur-sa-paillasse.jpg

 

 

Quelques heures plus tard, au fond de sa cellule, Jane est allongé sur sa paillasse. Les mains croisées derrière la tête. Ses poignets portent la marque des menottes qu’on lui inflige à chaque déplacement. Il respire doucement, pour ne pas trop solliciter les côtes qu’on lui a chatouillées. Il y a bien longtemps qu’il n’avait passé de pire moment.

Les yeux rivés au plafond. Il se repasse en boucle les paroles de Teresa.

 

« On fera tout ce qu’il faut ! On va vous sortir de là ! »

 

C’est un tel réconfort qu’il en oublierait presque les heures graves qui ont précédé.

Il espère que ce doux mantra et la voix de Lisbon dans son oreille vont lui permettre de s’endormir. C’est peine perdue. Le film des dernières soixante douze heures écoulées va se dérouler à nouveau dans sa tête. Et le maintenir éveillé toute la nuit.

 

Le quartier sécurisé est plus silencieux que le reste de la prison. Les gars enfermés là sont tous silencieux et pensifs. Les murs des cellules plus épais. Seule résonne dans sa tête la détonation des trois coups de feu qu’il a tirés. Impossible de revenir en arrière. Il va devoir affronter son destin. Il est entre les mains du Juge Hildred s’est empressé de lui annoncer son gardien avec un plaisir non dissimulé.  Un juge avec qui il a déjà eu maille à partir, un procureur qui a une dent contre l’équipe. La journée du lendemain s’annonce difficile pour tout le monde.

 

 

 

 

Chapitre 2 – Le choc

 


72 heures auparavant.

Centre commercial Pinewood. Sacramento. Californie.

arden-fair-mall                                    

 

Cho et Rigsby quittent le parking du centre commercial sur les chapeaux de roues. Le quatre-quatre fonce à vive allure pour rejoindre la voie rapide. Dans leurs oreillettes ils captent Jane qui envoie balader Bertram et se met à parler au téléphone. Au volant Kimball prête une attention modérée aux chuchotements de Patrick dans son oreille. Il a compris qu’il tentait de joindre Lisbon pour la prévenir du danger.

« Tant qu’il parle avec le parton, c’est qu’elle va bien. » pense-t-il.

 

Rigsby se débarrasse vigoureusement de son écouteur qui rebondit sur son épaule et se met à pendouiller. Les grésillements indiquent qu’ils ne tarderont pas à perdre le signal.

 

    -     J’appelle Grace.

Il attrape son téléphone et recherche nerveusement le numéro enregistré. Le temps de réponse leur paraît une éternité. Finalement Grace décroche et explique brièvement la situation à ses collègues.  O’Laughlin est mort, il a assassiné les deux adjoints du sheriff et Lisbon est blessée, mais ça va aller. Elle a appelé les secours. Hightower et les enfants n’ont rien.

 

En moins de dix minutes ils ont rejoint la grande route.

 

-          On sera là très vite.

La rassure Rigsby, tandis que chuinte à leur oreille la conversation saccadée de Jane avec  John Le Rouge, sans qu’ils en aient la moindre idée. Tout à coup, les crépitements se font plus sonores. Comme une pétarade.

 

-          Qu’est que c’était que ça ? s’inquiète Cho, l’écouteur toujours au fond de l’oreille.

On aurait dit des coups de feu.

         Red-john-is-dead.jpg                                                     Patrick a tiré sur John Le Rouge

 

Il se tourne vers Rigsby qui interprète les sons de la même manière. Cho fait une embardée. Et stoppe la voiture sur le bas côté.

-          Jane qu’est-ce qui se passe ? Lance-t-il dans son micro.  Jane, tu m’entends !!!

 

Trop loin, le contact est rompu. Les deux hommes restent interdits une minute. Tendant l’oreille au cas où …

-          Rappelle le patron. Décide Cho.

 

 

Au centre commercial, c’est la panique. Des gens courent en tous sens en hurlant, d’autres se couchent par terre ou se mettent à l’abri derrière des plantes. Patrick sort doucement le revolver de sa poche encore fumante et le dépose délicatement sur la table, avant de s’asseoir calmement. D’un geste lent il reprend sa tasse et finit de déguster son thé. Il avise la serveuse et lui demande la note. Mais elle s’enfuit terrifiée. Qui pourrait la blâmer. Sans se démonter, il tire quelques billets de la poche de son gilet et paye sa dette. Il prend une ultime gorgée de thé, sa dernière d’homme libre. Et toujours lentement met ses mains derrière la tête, en apercevant les deux gardiens du centre, qui l’encerclent avec affolement et le mettent en joue.

 

-          Pas un geste! hurle le plus nerveux.

-          Je ne bouge pas. Soupire Jane. Restez calme. Je n’ai pas l’intention de résister.

-          C’est ça reste tranquille !

-          Je vais coopérer. Assure Patrick sans se départir de son calme.

-          Fais pas le malin ! rétorque le gardien.

C’est son premier meurtre. Il ne s’attendait pas à un truc pareil.

     

-          Ecoutez. Je sais de quoi ça a l’air. Mais c’est plus compliqué que ça … tente Jane.

-          Silence ! Tu n’as pas d’autre arme ? Interroge le gars, limite en panique.

      Lève-toi … en douceur …

      Fouille-le!  Adresse-t-il à son équipier.

 

Jane s’exécute lentement. Sans geste brusque, il veut mettre ses mains en l’air.

-          Laisse tes mains comme ça ! ordonne le pseudo flic en prenant de l’assurance.

Jane recroise les doigts dans ses cheveux.

Le second larron passe derrière lui et fouille Patrick au corps.

-          Pas d’arme. Rend-il compte.

-          Non, je n’ai pas d’autre flingue. Mais vous trouverez ma carte dans cette poche.

Indique-t-il de la pointe du menton.

      Je vous le dis. Ç a n’est pas ce que vous croyez. Ce type est un tueur. Il y a encore

      quelques minutes, il faisait l’objet d’une opération de police. Je suis du CBI.

      Vous pouvez vérifier.

 

Tandis qu’il s’explique le gardien dans son dos lui attrape les poignets et le menotte avec brutalité. Il manifeste un sursaut de douleur, tandis que celui-ci continue sa fouille. Il extirpe la carte du gilet de Jane.

-          C’est vrai. C’est un flic.

Confirme-t-il en tendant le badge à son collègue, qui l’avise en brandissant toujours son arme sous le nez de son prisonnier. Le gardien continue sa palpation et découvre le système d’écoute. Il lui retire son micro. Et l’écouteur qui va avec.

 

-          Consultant. Précise Patrick, en hochant la tête un sourire crispé aux lèvres.

      Bien sûr, vous pouvez me laisser les menottes si vous y tenez. Grimace-t-il.

Mais je vous assure, je ne vais pas chercher à fuir.

 

Les deux hommes, interloqués, échangent un regard circonspect. Ils n’en reviennent pas du calme de ce gars-là. Ah les flics, quel sang froid !

                        mentalist-derniere-tasse-d-homme-libre.JPG                                                                                     dernière tasse d’homme libre

 

Sur la grand-route du comté. A quelques kilomètres de là.

 

Cho écoute attentivement les ordres de sa patronne au téléphone. L’air grave il encaisse les reproches. Lisbon est furieuse.

 

-          Bon dieu mais qu’est-ce qui vous a pris de le laisser seul, sans couverture ! Retournez vite voir ce qui se passe ! Et ne le laissez plus seul ! Rendez-moi compte au plus vite !

 

A l’autre bout du fil, Lisbon à demi allongée sur un brancard est transportée dans l’ambulance. Elle raccroche en soupirant et tend le téléphone à Grace. 

 

-          C’est la merde. Souffle-t-elle.

            J’espère qu’il n’est pas blessé.

-          Ou pire. Renchérit Grace avec appréhension.

 

Les deux jeunes femmes échangent un regard égaré. Ça devait finir comme ça.

 

 

 

Au Centre Commercial, l’heure suivante.

 

Rigsby et Cho se précipitent sur le cordon de police en brandissant leur insigne. Le planton les laisse passer mais un officier vient leur barrer la route.

 

-          Vous ne pouvez pas passer. Les invective-t-il.

-          Nous sommes du CBI. Objecte Cho. Cet homme est notre collègue.

 

Soulagé de voir Jane debout, même menotté, il laisse échapper un soupir. Il contient son impatience. Et observe son ami à cent mètres de là, près d’une voiture de patrouille gyro tournant, encadré par deux solides gaillards. Faisant face à JJ LaRoche, visiblement satisfait.

 

-          Vous êtes les agents Cho et Rigsby. Continue le policier, la main levée au niveau de la poitrine de Kimball.

Ces messieurs aimeraient vous parler …

Il désigne deux hommes en costume qui ont tout l’air d’être du FBI ou bien des affaires internes.

 

Wayne et Kimball comprennent qu’ils ne pourront pas lui parler. Apprendre de sa bouche ce qui vient de se passer. Ils vont devoir se contenter de la version officielle.

Probablement bidon !

Ils répriment tous les deux un sentiment de colère. Regardent impuissants Jane se faire embarquer, après une courte conversation devant la voiture ; durant laquelle ils voient le visage de leur ami se décomposer, à l’écoute de ce qui semble être une menace sérieuse.

Le sourire de LaRoche glace le sang, tandis que le regard de Patrick en dit long sur ce qui l’attend.

Un des gorilles, un chauve à barbichette, empoigne Jane par le coude et le pousse vers la porte arrière. Il pose la main sur sa tête et l’assoit dans le véhicule. Il le pousse vers le milieu tandis que son binôme les rejoint de l’autre côté. Cerné de la sorte, il ne risque pas de s’enfuir. LaRoche monte à l’avant.

 

-          Vous allez devoir nous suivre. Leur dit un des hommes pour toute forme de salut.

 

 

 

L’épreuve est rude pour toute l’équipe dans les heures qui suivent.

Interrogés, Rigsby et Cho sont suspendus et sommés de rester à la disposition des affaires internes, qui attendent l’agent Van Pelt avec impatience. Celle-ci a accompagné sa supérieure à l’hôpital, et doit se présenter incessamment ; tandis qu’Hightower, encore sous le coup d’un mandat d’amener était placée, elle aussi, en garde à vue.

Tous vont devoir s’expliquer sur l’étrange stratagème qui a conduit à un tel désastre.

 

Bertram arrive au service, où Wayne et Kimball sont restés aux ordres.

Wayne déglutit bruyamment à son entrée. Appuyé contre un classeur, il se redresse, presque au garde à vous. Assis derrière son bureau Cho lève les yeux vers le grand patron qui anticipe sa réaction.

 

-          Vous ne pourrez pas le voir ! réplique-t-il à sa question silencieuse.

Nous devons tirer tout ça au clair avant.  Vous êtes tous suspects dans cette affaire ! Vous avez usé de méthodes non réglementaires et je ne veux pas prendre le risque de vous voir couvrir un meurtrier !

 

Les deux hommes n’ont pas de réponse censée à opposer à cette accusation, somme toute fondée. Ils préfèrent garder le silence. Baisser les yeux et soupirer.

 

-          Vous êtes libres, néanmoins. Se radoucit Bertram. L’agent Lisbon a émis le souhait de vous voir. Et ça, je ne peux l’interdire. Mais prévenez-là. Elle sera elle aussi entendue. Et c’est un préambule…

-          Oui Monsieur. Acquiesce Cho en se levant.

Il empoigne sa veste sur le dossier de la chaise et sort promptement de la pièce, suivi par Wayne, qui jette un regard furtif à Bertram avant de le rattraper dans le couloir.

 

Lisbon à l'hôpital

 

 

Hôpital Général de Sacramento. Chambre 19.

 

Sous l’effet des médicaments Lisbon semble calme mais elle laisse tout de même échapper sa colère et en remet une couche, sur la pitoyable prestation de ses hommes. Elle leur en veut terriblement d’avoir laissé ainsi Jane se débrouiller seul face au danger.  Elle ne comprend pas !  Sincèrement désolés, les deux hommes encaissent sans broncher. Ils ne comprennent pas plus. Cet enchaînement des circonstances n’aurait jamais dû se produire.

 

-          Ce qui est fait est fait. Conclut-t-elle

Maintenant, il va falloir assumer. Où est-il ?

 

-          Ils l’ont enfermé dans une cellule en bas. C’est LaRoche qui se charge de l’interrogatoire. Je le sens pas.  S’inquiète Cho.

 

-          Ils sont tous hyper nerveux. Intervient Rigsby en parlant des affaires internes.

Et sacrément agressifs ! Grace va passer un sale quart d’heure.

 

-          Elle vient d’y aller. Se désole Teresa, le regard anxieux.

Il n’a pas demandé un avocat ?

Reprend-elle, en cherchant le moyen de sortir Jane du pétrin.

 

-          On ne sait pas.

Répond Cho, affligé.

             On ne sait rien. Ils l’ont embarqué manu militari, sans qu’on ait eu le temps de rien.

             Ils le gardent au secret. Je ne sais pas ce qu’il a demandé ou pas.

             J’ai peur qu’ils ne respectent pas ses droits … mais je ne peux pas le prouver.

             Et dans notre situation …

 

-          Ça va, ça va … l’interrompt Lisbon, agitant sa main valide en un geste d’apaisement. C’est certain, nos cartes sont plutôt mauvaises … mais on va trouver un moyen … même si on doit se la jouer « à la Jane » …

 

 

Grace-a-son-bureau.JPGGrace s’explique …

Pendant ce temps, au CBI, Grace Van Pelt passe effectivement l’un des plus mauvais moments de sa vie. Loin de se préoccuper de sa carrière, elle esquive les menaces des enquêteurs qui comptent bien ne pas la lâcher à propos de ses rapports avec l’agent O’Laughlin, qui s’avère en fait, ne pas être celui qu’il prétendait.

Il existe bien un agent O’Laughlin sur les listes du FBI mais, âgé de quatre-vingt six ans, celui-ci coule une paisible retraite en Floride.

 

Jane quant à lui est traité comme l’ennemi public numéro un. Les hommes de LaRoche sont de véritables brutes. Ils ne l’ont pas frappé, mais chaque fois qu’ils le touchent, c’est avec une extrême rudesse. Ils serrent si fort les menottes qui le tiennent attaché à sa chaise, qu’il ne sent bientôt plus ses mains. Il résiste tant bien que mal en usant de son pouvoir de relaxation. Mais c’est difficile. Ils ne lui laissent pas une minute de répit. LaRoche est bien décidé à lui faire dire tout ce qu’il sait. Malheureusement pour lui, il ne sait pas grand-chose. Il va leur paraître courageux, bien malgré lui. Car il ne saura pas répondre, en dépit de l’épouvantable pression. 

                                                                              Jane, ennemi public, sous pression jane-menotte-et-sous-pression-copie-1.JPG

 

 

Pendant des heures, Lisbon, Cho et Rigsby échafaudent des plans susceptibles de les sortir de l’ornière. Ils n’ont rien d’autre à faire. Ils ont les mains liées. Les garçons brûlent d’agir, mais leurs possibilités sont réduites. Et ils ont plus d’un problème !

Lisbon craint que le choc de sa confrontation avec John Le Rouge, et le point final qu’il vient de mettre à leur tragique destin commun, n’enlèvent à Jane toute velléité de se défendre. Toute volonté, tout court. Il pourrait bien se saborder ! Accepter de passer le reste de sa vie en prison. Pire même, faire en sorte d’être condamné à mort.

Le pessimisme de Teresa effraye ses subalternes qui l’encouragent à se ressaisir. Jane a besoin d’elle. Ils ont besoin d’elle !

 

Quand le téléphone sonne, elle sort de son délire maniacodépressif et leur adresse un sourire un peu piteux. Cho décroche le combiné et lui tend. Elle se rengorge avant de répondre.

 

-          Teresa ! Comment ça va ?  Lance Mashburn à l’autre bout du fil, d’une voix blanche.

Je viens d’apprendre ce qui s’est passé. Vous allez bien ?

 

-          Walter … souffle-t-elle, un peu décontenancée.

Elle lance un regard gêné à ses amis, qui comprennent qu’il est temps de la laisser. Ils prennent silencieusement congé tandis qu’elle leur sourit, le visage plus clair.

 

Leur conversation ravive l’espoir en elle. Mashburn lui est très attaché. Certes, il ne peut pas rentrer d’Europe dans l’instant. Il n’est pas sûr d’ailleurs que cela aurait le meilleur effet. Mais il lui assure tout son soutien. Il va lui envoyer son meilleur avocat. Il a bien l’intention d’épauler Jane.

-          Je sais à quel point il compte pour vous. Je ne suis pas jaloux. Tente-t-il avec ironie.

Je l’aime bien moi aussi, vous le savez. Ce qu’il a fait … hésite-t-il …

Un léger silence ponctue une petite minute de réflexion pour tous les deux. Teresa se mord la lèvre, les larmes aux yeux.

 

          Ce qu’il a fait … répète-t-il, est extrêmement courageux. Complètement aberrent mais

          sacrément gonflé. Je l’en croyais capable, mais sincèrement, je pensais que vous l’aviez

          convaincu que la vengeance n’était pas la meilleure option.

          C’est un choc pour tout le monde.

          On va le sortir de là, Teresa. Je vous le promets.

          On en a les moyens je vous rassure. J’en ai les moyens ! Et je ne vous laisserai pas

          tomber, ni l’un ni l’autre …

 

mashburn-a-la-rescousse.JPG                                                                  Loin de ses amis Walter s’active : « Hey, Patrick est aussi mon ami ! »

 

 

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 21:29

Chapitre 3 – La défense

 

 

Prison du Comté. Sacramento.

   folsom20prison20007.jpg 


-          Alex Caldridge est un pénaliste hors pair. Le meilleur avocat que je connaisse. Et c’est un ami. Il prendra bien soin de Patrick, je vous assure.

Pourtant très loin de ses amis Walter Mashburn s’investit à cent pour cent dans la résolution de « leur problème ». Au téléphone avec Lisbon, il imagine sa triste mine.

 

 

 

-          L’audition préliminaire est programmée demain à 16 heures.

S’inquiète-t-elle, en passant le portail, saluée par la sentinelle, à qui elle répond d’un signe de tête courtois.

      Votre homme sera prêt ?

 

-          Alex est très compétent. Il a déjà pris connaissance de quelques éléments du dossier.

     Il verra Jane demain matin. Pour le préparer. Et vous, vous l’avez vu ?

     Comment va-t-il ?    

 

-          J’en sors à l’instant. Il n’a pas le moral. Se désole Lisbon.

Il croit qu’il a perdu la tête.

 

-          Hum … Elle l’entend pouffer discrètement.

… En fait, il l’a bel et bien perdue ! Raille-t-il.

Mais rassurez-vous Teresa, Caldridge lui, a la tête bien sur les épaules. Et il va se charger de lui remettre les idées en place. Faites-moi confiance.

 

Elle soupire bruyamment en rejoignant Cho à la voiture. Sans le moindre commentaire, il lui ouvre la portière et l’aide à s’installer, effleurant à peine son bras meurtri. Teresa grimace, ajuste son atèle en remuant l’épaule. Elle le laisse monter avant de lui désigner du menton son flacon de pilules, sur la plage avant. Cho acquiesce, s’empare d’une petite bouteille d’eau et lui prépare une dose de calmants.

 

-          Attendez une minute. Adresse-t-elle à Mashburn en posant son téléphone sur le

tableau de bord.

Elle pique les deux cachets dans la main de Kimball qui lui tend la bouteille. Elle les gobe, boit une gorgée, avale et reprend son portable. Cho esquisse un sourire discret, rebouche la bouteille, la range et démarre.

 

-          L’important c’est qu’il joue le jeu. Reprend Walter à l’autre bout du fil.

Je sais ce que vous craignez. Alex est un pro. Il va le convaincre de se laisser défendre. Il est déprimé pour le moment et c’est bien normal. Mais quand il verra à quel point vous vous démenez tous pour lui … Il reprendra courage, croyez moi.

… C’est un garçon solide. Il est passé par tellement d’épreuves … Il va y arriver. Vous verrez !

Il faut la jouer stratégique …

 

-          J’ai bien tenté quelque chose … soupire Lisbon.

… Pour le motiver. Mais je regrette. J’ai peur que cela ne fonctionne pas. Il est vraiment mal.

 

Elle jette un regard embarrassé à Cho. Qui lui renvoie une moue déconfite. Il fait mine de ne pas écouter et se concentre sur sa conduite.

 

Walter réfléchit un instant. Il est à bout d’argument pour la rassurer.

-          Quoi que vous fassiez Teresa, il saura que vous l’avez fait pour son bien. Ça devrait lui mettre du baume au cœur. Dit-t-il d’une voix douce.

 

-          Merci. Répond Lisbon, un peu réconfortée.

Merci pour tout ce que vous faîtes Walter.

 

-          Hey ! C’est mon ami à moi aussi ! C’est bien normal. Après tout, vous m’avez bien aidé vous aussi, tous les deux. C’est un juste retour des choses. Vous n’avez pas à me remercier Teresa. Je le fais pour Patrick, parce que je l’apprécie. Vous savez à quel point. … Ce gars-là, il vaut mieux l’avoir dans son camp !

Il perçoit le souffle de son amie au bord du sanglot.

       Faîtes-moi plaisir Teresa. La prochaine fois que vous verrez Patrick, si vous le

       pouvez, embrassez-le. Et dîtes lui bien que cette accolade est de ma part.

       Vous voulez bien ? Faîtes lui comprendre à quel point il est important qu’il vive

       et combien de personnes comptent encore sur lui.

       Il n’osera pas mourir de chagrin, encore une fois.

 

Teresa est touchée. Ce que Walter vient de dire est si gentil. Ce gars est aussi barré que Jane a-t-elle toujours pensé. C’est pour ça qu’ils s’entendent si bien, au fond. mentalist-saison-4-Lisbon ne lâche pas Jane

 

-          Teresa ? Walter s’inquiète de son silence.

-          Oui. Elle sort de son absence, un peu troublée.

Oui, je lui dirai. Répond-elle.

Je dois vous laisser maintenant. S’excuse-t-elle.

Merci encore Walter. Elle l’entend soupirer en signe de désapprobation.

Non, sincèrement. Je vous remercie.

-           … ça n’est rien Teresa. Je voudrais tant pouvoir faire plus. Etre là …

-          Merci. Au revoir.

Elle ne lui laisse pas le temps de s’épancher. Elle a eu son lot d’émotion pour la journée.

 

 

Prison du Comté de Sacramento. Le lendemain matin.

 

 

prison-02

 

 

 

-          Debout Jane !

Allongé sur son lit, les mains posées sur sa poitrine douloureuse, Jane sursaute. Il a encore en mémoire l’accueil violent qu’il a reçu l’avant-veille, et se demande à chaque instant ce qu’on lui réserve.

Il soupire. Cherche à gagner un peu de temps en faisant semblant de dormir. Mais derrière ses paupières closes, il se remémore son arrivée.

 

Ça avait plutôt bien commencé. Après deux jours et demi entre les griffes de LaRoche et ses sbires, il pensait que rien ne pouvait lui arriver de pire. Après la traditionnelle et minutieuse fouille, il avait revêtu la combinaison orange des prisonniers à surveiller de près. Il avait été conduit en salle commune le temps de lui attribuer une place. Et avait eu le plaisir d’y retrouver Beau, son ancien compagnon de cellule. Un répit de courte durée. 

 

-          Hé un revenant ! L’avait même salué le caïd qu’il avait aidé à arrêter la colle.

Ils ont fini par te remettre la main dessus, on dirait. Avait-il blagué.

Qu’est-ce que t’as fait cette fois, t’as pissé sur les pompes de ton patron ?

 

-          Déconne pas. Avait soufflé Beau, avec un air conspirateur.

Il vient de flinguer le psychopathe qui a buté sa famille.

-          Wouah, avait répondu l’autre admiratif. Je t’aurais pas cru capable de faire le coup.

-          Qui sait ce qu’on est capable de faire … avant de se trouver au pied du mur.

Avait répondu Jane avec philosophie.

 

-          Prisonnier Jane ! La voix du gardien avait claqué dans son dos comme un coup de fouet.

 

La main sur la crosse de son arme, il avait congédié les deux détenus.

-          Barrez vous !

     Les mains dans le dos ! Commanda-t-il fermement. Avant de le menotter, de  manière particulièrement brutale.

Vous n’avez rien à faire ici. Vous êtes à l’isolement. Je vais vous expliquer …

On va faire petit un tour.

Il l’avait poussé sans ménagement jusque dans le couloir en lui intimant l’ordre de se taire.

Et conduit jusqu’au quartier de sécurité où il avait fait ouvrir une cellule.

 

-          Je vais t’expliquer comment ça se passe.

Avait-t-il murmuré sur un ton équivoque, en lui ôtant les menottes. Incroyable, même dans ce geste, il s’était arrangé pour lui faire mal. Il lui arracha presque l’épaule en le tournant pour lui faire face. Jane reconnut tout de suite le gardien qu’il avait floué, lors de son évasion.

Il soupira, pas vraiment fier.

 

            Tu me reconnais, hein ?  Susurra  le bonhomme, un petit sourire sadique aux lèvres.

 

             L’isolement ça veut dire que tu seras fouillé à chaque fois que tu rentreras dans ta

             cellule.

 

Explique-t-il en le bousculant au fond. Il le retourne et plaque ses mains contre le mur. Lui écarte les jambes à coups de pieds. Et le fouille avec précaution avant de lui mettre un coup de poing dans le dos, qui le cloue au mur et lui arrache cri. Il l’étouffe en lui collant une main sur la bouche, tandis qu’il maintient fermement de l’autre, ses poignets rassemblés au dessus de sa tête.  Il se tient tout près de son oreille et lui souffle :

         

            Ça veut dire aussi que tu seras fouillé et menotté chaque fois que tu en sortiras.

            Tu as compris ?

 

Il le retourne et le plaque à nouveau contre le mur. Sa tête heurte le revêtement de béton, lisse et froid.  L’abject personnage dégaine son bâton de défense et lui colle sous le menton.

Il lui écrase la trachée en prenant soin de lui laisser juste assez d’air pour bien apprécier l’instant.

            Tu as compris? Répète-t-il, fou de rage.

-          Oui. Répond Jane en suffoquant.

-          Oui Chef ! Explose son tortionnaire. On dit : Oui Chef !  Tu as compris ?!

-          Oui … chef … souffle Jane alors que l’autre relâche un peu la pression.

-          C’est bien. Sourit-il.

Il lui balance le tonfa dans les côtes. Jane s’écroule. Il glisse le long du mur en gémissant.

            Ça c’est pour le blâme que m’a valu ton escapade.

 

Jane lève les yeux pour voir s’abattre son poing sur son visage.

         Ça, c’est pour les primes annulées pendant un an !

 

Son bourreau est un spécialiste, il porte au doigt une lourde chevalière qui lui entaille la joue.

Il ne s’en tient pas là. Alors qu’il est à terre et sans défense, l’homme en colère s’approche doucement de lui, tourne la chevalière vers l’intérieur et lui décoche une gifle cinglante. 

Le sang gicle de sa lèvre qui éclate sous le coup.

        Et ça, c’est pour que tu comprennes bien que t’es pas en vacances ici. Je t’aurais à l’œil. Vomit-il dans un grognement, en le prenant par le col.

        Pas question que tu me rejoues la fille de l’air. C’est bien clair ?

 

Jane attend le prochain coup en haletant. Mais il ne vient pas. Le gardien est calmé.

           C’est clair ? Répète-il plus fort.

 

-          Oui. Répond Patrick entre deux hoquets. … Chef.

 

L’homme s’est écarté, l’air réjoui. Il attrape la serviette de toilette et la lui jette au visage.

-          Bien. Sourit-t-il avec satisfaction.

      Lave-toi la figure. Et mets-toi au lit. T’es à la diète ce soir. T’as mal au ventre.

 

Il rengaine son bâton et rajuste son uniforme, tandis que Jane gît sur le sol, à bout de souffle, recroquevillé dans le coin au fond de la cellule, comme un animal aux abois.

Avant de sortir il se retourne doucement.

           Ah, et s’il te venait à l’idée d’aller te plaindre. Saches que quoi que tu racontes,

           la  version officielle c’est toujours « Bagarre entre détenus ».

           T’avises pas de me mettre mal à l’aise. Compris ?

 

Tremblant, Jane avait hoché la tête. Il avait eu son compte.

 

Le jour suivant, il l’avait manipulé le plus durement possible. Ne tenant pas compte de ses blessures. Ou plutôt si. Appuyant toujours là où ça fait mal. Après la visite de Lisbon, il s’était radouci. Avait même été aimable en lui apportant le repas du soir. Un classique chez les sadiques. Alterner punition et récompense. Il était mal barré.

 

 

-          Aller … j’sais bien qu’tu dors pas.

Le gardien tapote les barreaux avec son bâton.

            Ouvre la 13 !

La porte glisse. Il entre à pas feutrés. Jane se raidit quand il lui pose le bâton sur le ventre.

            Comment ça va ce matin ?

            OK. Tu connais la procédure. Assis !

 

Jane se relève doucement. Il déglutit avec difficulté. Et s’assoit au bord du lit, mains en avant.

Il n’ose pas regarder le type, de peur de lui donner une raison de le frapper. Celui-ci le toise avec cynisme. Il laisse échapper un rire narquois en lui passant les menottes. D’abord les poignets, puis les chevilles, au bout de la chaîne. Cette fois il ne serre pas fort.

           Ça va comme ça ? demande-t-il sur un ton doucereux.

           Debout. Ton avocat est là.

Il le tourne vers la sortie. Le fouille, délicatement. Il lui met la main sur l’épaule, presque amicalement.

           Aller, on y va. Lui murmure-t-il à l’oreille gentiment. Détends-toi.

 

 

Jane soupire. Ah, bien sûr, il ne lui fera pas de mal. Pas si bête ! Son comportement sera même exemplaire aujourd’hui. Devant son avocat, pour ce matin, il laissera tranquille.

Patrick apprécie la trêve. Et cet après-midi, il passe devant le juge. Il n’ose pas penser à ce qui se passera s’il le renvoie ici.

 

Caldridge est à l’aise en toute circonstance. Il a écumé toutes les prisons de l’état et rencontré toutes sortes de personnages ! Plus rien ne le choque. Walter l’a briefé sur son client. Pas un cas facile. Mais jouer les nounous, c’est pas son genre. Et Mashburn a beau être son plus gros portefeuille et pouvoir tout exiger de lui, il ne compte pas ménager Jane plus que nécessaire. A la lecture de son profil, il devine qu’il a affaire à forte partie. Il doit absolument savoir la vérité. Innocent ou coupable, il va devoir jouer cartes sur table.

 

En tant que conseil, il a obtenu l’autorisation de lui parler en privé. Ils seront seuls, dans la même pièce.

 

-          Désolé, on ne lui retire pas les menottes.

Déclare le gardien, en faisant délicatement entrer Jane dans le parloir.

 

Caldridge n’est pas dupe de cette prévenance affectée. Jane est visiblement crispé et ne se détend que lorsque l’homme lui a lâché le bras. Il avance vers la table, attend en silence qu’il s’éclipse. Il respire avec difficulté. sale-tete-4.jpg

 

-          Ça va aller ? s’inquiète-t-il en approchant la chaise de son client.

 

Jane acquiesce dans un soupir. Il s’assoit.

 

-          Merci.

 

 

Après avoir entendu son histoire et discuter un peu afin de cerner l’homme, l’avoué prend conscience qu’il détient la clé d’une défense en or. Il possède tous les éléments pour éviter à Jane de passer en jugement. Le plan qu’il a en tête pourrait fonctionner …

-          … pourvu que vous la fermiez !

Pose-t-il comme condition.

           Vous me promettez d’être raisonnable ? De me laisser faire.

           Vous avez une réputation épouvantable au tribunal, vous savez ça ?

           L’adjoint du Procureur, Ardiles, en veut à mort à votre équipe. Il est prêt à tout pour les

           atteindre. Il va vous charger au maximum. Le Juge Hildred, vous a déjà condamné.

 

-          A des amandes. Précise Patrick ironiquement.

-          A des amandes … répète l’avocat. Mais vous l’avez passablement chauffé celui-là. Heureusement, il a la réputation d’être implacable, mais juste. Si je parviens à insinuer le moindre doute. Il vous donnera une chance. Même s’il ne vous aime pas.

      Mais pour ça, il faut me laisser faire. Vous êtes prêt à me faire confiance ?

 

Patrick fait mine d’accepter, en soupirant. Il a l’air épuisé.

 

-          Depuis quand vous n’avez pas dormi ? s’enquiert Alex avec sollicitude.

-          Vous voulez dire … depuis cette histoire ? ironise Patrick.

-          Insomniaque, hein ? plaisante Caldridge.

-          Hum … acquiesce Jane avec un sourire mutin.

-          Moi aussi. Je sais ce que c’est. Reposez-vous monsieur Jane. Je viens vous chercher tout à l’heure. Ils vont conduiront là-bas, mais je vous accompagne. Rassurez-vous. Vous n’êtes pas seul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 4 - Verdict

 

Sacramento. Palais de Justice. 16H 30

Audience préliminaire. 

   le-juge-hildred-clement.jpg


 

Durant tout l’énoncé des charges, le juge Hildred a dévisagé Jane. Il a bien observé chacune de ses réactions, au demeurant peu nombreuses. Impassible, le prévenu a semble-t-il été parfaitement briefé par son avocat. Et a décidé d’être sage. Ce qui l’étonne de sa part.

Il trouve cela presque inquiétant. Il a le regard lointain, comme absent.

Il a tiqué lorsqu’il a vu l’huissier retirer ses menottes avant de le faire asseoir.

Manœuvre qui a paru lui être douloureuse.

 

Le Procureur  adjoint Osvaldo Ardiles s’est lâché. Il ne lui a rien épargné. Meurtre au premier degré. Conspiration. Pour lui Patrick Jane est un criminel audacieux et sournois. Il remet sur le tapis son passé « d’escroc » selon ses termes, et le présente comme un dangereux manipulateur.

 

Devant le manque de réaction de l’intéressé, le juge s’étonne. Il interrompt l’accusation d’un geste poli et interpelle la Défense.

-          Maître Caldridge ! Votre client va-t-il bien ? interroge-t-il.

      Est-il en état de comprendre tout ce qui lui est reproché ?

-          Absolument, monsieur le Juge. Répond Caldridge, en se levant. Ravi de se voir tendre une si belle perche.

     Il comprend. Bien que la rude pression qui a pesé sur lui ces derniers jours ait eu,

     comme vous vous en doutez quelques répercussions et provoqué une temporaire

     altération de son état mental.

 

-          Objection ! hurle Ardiles. Nous ne sommes pas au procès ! Il ne va pas nous infliger une plaidoirie !

-          Calmez vous, monsieur Ardiles. Comme vous dîtes nous n’en sommes pas encore au procès. Nous sommes justement ici pour décider d’y aller ou non.  Objection rejetée. Maître Caldridge ne fait que répondre à ma question. Intervient le juge.

Maître, adresse-t-il à Alex, allez vous invoquer l’aliénation mentale ?

 

-          Non monsieur le juge. Je dis juste que si mon client a l’air si fatigué, c’est qu’on ne l’a pas ménagé depuis le drame et qu’en dépit de cela, il a décidé de faire face à ces accusations. Pour la plupart, infondées. J’y reviendrai.

Il se rassoit.

 

-          Il est vrai que monsieur Jane a été mis en détention bien longtemps avant de comparaître. Souligne Hildred en feuilletant le dossier.

            Pourquoi une garde à vue aussi longue, monsieur Ardiles? Etait-ce vraiment justifié? 

            Je vois ici stipulé que monsieur Jane n’a opposé aucune résistance lors de son

            arrestation. Qu’il a admis avoir tiré, fais des aveux spontanés et décrit avec force

            détails les circonstances qui l’ont amené à commettre un tel acte.

 

-          Monsieur le juge … répond l’adjoint du procureur, embarrassé, de nombreux éléments du dossier n’étaient pas clairs. Il était indispensable de le garder au secret pendant l’interrogatoire des membres de son équipe, qu’il avait entraîné dans un processus illégal d’écoute et de subornation de témoins.

 

-          C’est votre interprétation. Rétorque le juge, toujours le nez dans les papiers.

       Il est vrai que les méthodes de monsieur Jane ne sont pas orthodoxes.

      Ça n’est pas qu’il ait enfreint le règlement qui m’étonne le plus. Encore un de ses

      stratagèmes à la gomme qui aura mal tourné. Ce qu’il ne conteste pas, apparemment.

 

Il relève la tête. Avise l’accusé à la touche piteuse. Il a moins fière allure dans son costume de prisonnier. Il a les mains croisées sur la table, devant lui. Ses poignets sont sciés par les entraves qu’il a portées. Il a le visage émacié et porte des marques évidentes de violence. Le juge tente d’évaluer le seuil de douleur auquel il a été soumis.

-          Je vous ai connu en meilleure forme, monsieur Jane. Avez-vous un commentaire à faire ?

-          Non monsieur le juge. Murmure Patrick en appuyant sa réponse d’un signe de la tête.

-          Je ne vous entends pas monsieur Jane. Pouvez-vous parler plus fort.

-          Je n’ai rien à dire, monsieur le juge. Soupire Jane, un ton plus haut. Visiblement mal en point.

-          Vraiment, cela ne vous ressemble pas. Vous avez décidé de suivre les recommandations de votre conseil à ce que je vois. Et je vous en félicite.

Caldridge jubile.

      Je suis heureux de voir que vous savez vous montrer raisonnable, mais que cela ne

      vous empêche pas de nous apporter les éclaircissements nécessaires.

-          Nous y veillerons, votre Honneur. Renchérit l’avocat.

      Nous allons présenter tous les éléments qui vous montreront que ces poursuites n’ont

      pas d’objet réel.

-          Attention Maître. Le juge retourne au dossier.

      Sont indiqués ici bien des choses qui au contraire renforcent les termes de

     l’accusation. Les aveux de votre client ont-ils oui ou non été obtenus sous la

     contrainte ?

-          Non monsieur le juge. Monsieur Jane ne réfute pas les faits. Il a bien tiré sur l’homme qui a massacré sa famille.

-          Objection. Lance Ardiles. Rien ne permet d’affirmer que cet homme est bien John le Rouge !

-          Monsieur Jane l’affirme. Rétorque Alex.

      L’homme l’a menacé, en lui racontant comment il a tué son enfant.

-          Objection ! Il essaie de vous influencer monsieur le juge.

Caldridge attend la réaction du juge pour continuer.

 

-          Comme vous le faîtes vous-même quand c’est votre tour.

S’impatiente Hildred, en lançant à Patrick un regard désolé.

Etes-vous en train de suggérer un nolo contedere, maître Caldridge ?

 

-          Absolument monsieur le juge. Monsieur Jane a déjà, malheureusement tué un homme dans des circonstances liées à cette affaire. Il n’a pas été poursuivi.

-          Ça n’a rien à voir ! objecte Ardiles.

-          Tiens donc. Racontez nous donc cela Maître, cela devient passionnant.

-          Je vais faire mieux que ça monsieur le Juge. Je vais appeler les témoins de cette affaire et faire venir à la barre autant de personnes qu’il faut pour vous convaincre que monsieur Jane n’est pas l’abominable meurtrier que vous a décrit le procureur adjoint.

-          C’est ridicule, monsieur le juge, il a avoué …

-          Il a avoué avoir tiré, monsieur Ardiles. Précise le juge. Pas admis être coupable de meurtre.

 

C’est Lisbon qui ouvre le bal. Interrogée par Caldridge, elle raconte par le menu comment Jane lui a sauvé la vie, au prix d’un énorme sacrifice. C’est un non-violent qui a horreur des armes, affirme-t-elle. Et il lui a fallu beaucoup de courage pour s’emparer du fusil, pointé sur lui-même quelques heures plus tôt, et tirer sur cet homme qui la menaçait de mort. Ce faisant, il avait perdu une chance de découvrir l’identité de John Le Rouge.

 

A partir de là Caldridge n’a de cesse de marteler que Jane ne correspond en rien à l’accusatrice description d’Ardiles.

Il produit un nombre incalculable de rapports sur les affaires résolues par Jane et fait défiler à la barre quelques témoins de bonne moralité. Toute l’équipe de Lisbon s’assoit sur le siège des témoins.

                                                                                                   

                             

Grace Van Pelt montre une émotion particulière quand elle relate la douloureuse cécité de Jane. Et comment, aveugle, il avait pourtant pris tous les risques pour lui sauver la vie.

Quand Rigsby évoque l’état hypnotique dans lequel il avait été plongé par une dangereuse psychopathe, il enfonce le clou : Patrick Jane sait très bien où est son devoir. Et il est respectueux de la Vie.

                                    dardevil.jpg

 

-          Sans lui, c’est moi qui serais devenu un meurtrier. Confesse-t-il.

J’étais sur le point de le jeter du haut d’un immeuble. Lui et d’autres personnes auraient souffert par ma faute, s’il ne m’avait pas tiré de là.

 

Le plus poignant pour Patrick, c’est quand Cho révèle à la cour que Jane lui a, à plusieurs reprises, évité de commettre lui-même l’irréparable.

-          Je m’en veux de ne pas avoir été là pour lui rendre la pareille. Déclare-t-il en regardant Patrick dans les yeux.

 

-          Ah ! s’interpose Ardiles. Et vous l’auriez empêché de tirer sur cet homme, si vous étiez resté ? Se permet-t-il.

 

Caldridge n’objecte pas, en dépit du coup d’œil du juge. Il va dans son sens.

-          Répondez à la question. Adresse-t-il à Kimball qui se tourne vers lui, l’air contrit.

 

-          Oui. Susurre-t-il en faisant à nouveau face au procureur qui s’est approché.

Il n’allait pas le lâcher.

-          Dîtes nous, agent Cho. Vous qui avez hésité plusieurs fois à tuer un homme, croyez vous que monsieur Jane aurait pu se contrôler ?

Cho exhale un long soupir.

           Vous ne savez pas ce que c’est … d’être face à un prédateur. Explique-t-il lentement en plantant son regard noir dans les yeux du procureur.

 

            J’aurais voulu être à ses côtés. Pour le désarmer. Non pas pour sauver cette pourriture

            de John Le Rouge. Mais pour lui éviter ce qui lui arrive aujourd’hui. Parce qu’il ne

            mérite pas ça.

Il pince ses lèvres.

             Ça n’est pas un tueur. C’était un réflexe animal…

Il pèse ses mots.

             L’instinct de conservation. On ne peut pas le condamner à mort pour ça !

 

-          Enfin ! dédramatise Ardiles qui s’éloigne du témoin pour faire face à la salle.

Il n’a jamais été question de requérir la peine de mort, voyons …

 

-          C’est pourtant ce à quoi vous le condamnez. A brève échéance.

Renchérit Kimball avec émotion, ce qui rare.

Si vous le mettez en prison, il ne fera pas long feu. Il y a envoyé une bonne partie des occupants, rien que dans ce comté. Regardez-le ! Il y a passé moins de deux jours.

-          Thô … laisse échapper Ardiles désabusé. Il se gratte le sourcil.

      Monsieur le juge …

 

Hildred observe la scène avec amusement. Ardiles s’est fourvoyé tout seul en attaquant Cho. Néanmoins la remarque fait mouche. Il avise Jane qui regarde son collègue avec stupéfaction.

Jamais il n’aurait pensé qu’il se mouillerait à ce point là ! Il se penche vers son avocat et lui glisse un mot à l’oreille.

Celui-ci reprend poliment la main, invité par Ardiles qui retourne s’asseoir.

-          Agent Cho. Vous seriez capable de faire n’importe quoi pour sortir votre ami du pétrin, n’est-ce pas ?

 

Kimball échange un regard plein de contradiction avec Patrick. Doit-il être sincère au risque de se mettre en porte à  faux avec la loi ?

-          Je donnerais ma vie pour lui. Esquive-t-il.

 

Intéressé, Ardiles ne comprend pas  bien où il veut en venir. Décidemment, le sens des questions semble vouloir changer de camp.

 

Le juge Hildred ne comprend pas lui non plus la manœuvre.

-          Où voulez-vous en venir Maître ?

-          J’aimerais souligner monsieur le juge, dit Caldridge en se tournant vers lui,

      … que monsieur Jane, sait inspirer à son entourage une loyauté extraordinaire, comme vous pouvez le constater. Nul doute n’est permis sur les raisons d’une telle abnégation, si ce n’est la réciprocité. mentalist toute l'équipe soutient Jane                                                              Toute l’équipe soutient Jane

 

 

 

Il ménage son effet et se dirige lentement vers la table.

         Vous pouvez libérer le témoin, monsieur le juge.

Dit-il en s’emparant d’un dossier plutôt épais.

         J’ai ici, quelques lettres de victimes qui témoignent de la reconnaissance à monsieur

         Jane pour avoir soulagé leur peine ou transformé leur vie.

 

Il vient déposer la chemise devant le juge qui hausse les sourcils. Il croule déjà sous les déclarations, submergé par un monceau de feuillets.

 

-          C’est entendu, Maître Caldridge. On a compris … Votre client est un type bien … et il ne mérite pas l’opprobre.

 

-          Parfaitement, votre honneur. C’est exactement là où je veux en venir.

Ardiles hoche la tête en signe de déni. Et soupire bruyamment.

 

            Je ne connais cet homme que depuis deux jours … et encore. Continue Caldridge.

            Je ne l’ai rencontré que ce matin. Et globalement, on peut dire que tout ce que sais

            de lui, c’est effectivement que c’est un type bien.

Il invite Cho à s’éclipser. Le juge acquiesce en silence. Kimball quitte l’estrade en regardant Patrick qui lui sourit étrangement.

 

Alex est maintenant tout près du juge, mais il hausse la voix tout de même.

          Et je crois pouvoir affirmer sans contradiction possible, que cet homme …

 

Il se retourne et désigne Jane dans un geste théâtral.

        … cet homme, n’est en rien une menace pour la société et la communauté de cet Etat.

            Bien au contraire ! Il a résolu plus d’affaires que n’importe qui. Il a sauvé des vies.

            Certes il a commis des erreurs, mais qui n’en commet pas monsieur le juge ?

 

Il prend un temps de réflexion et ajoute :

            L’enfermer reviendrait à priver cet Etat de ses aptitudes particulièrement brillantes.

            Ce qui lui ferait cruellement défaut.

 

Après une hésitation, il conclut :

            A vous de juger votre honneur.

 

Le magistrat interroge du regard le procureur adjoint qui hausse les épaules et hoche à nouveau la tête. Non, il n’a plus rien à dire.

 

-          Bien. Hildred masse sa barbe en pinçant les lèvres et potasse rapidement les feuillets que vient de lui remettre Caldridge.

Le silence se fait. Tout le monde est suspendu à ses lèvres, que le juge mouille avec le bout de sa langue avant de lever les yeux vers l’auditoire.

 

            Tout cela … tout cela est bien confus. Déclare-t-il en croisant les mains devant lui.

Il regarde gravement l’accusé. Avise ses compagnons, assis derrière lui. Jette un regard pensif du côté de l’accusation.

 

            La seule chose qui soit sûre et je suis bien d’accord avec vous Maître, c’est que monsieur Jane a servi cette communauté avec zèle. … pas toujours de manière exemplaire, j’en ai moi-même fais les frais au sein de cette cour … mais il est sans conteste un élément utile à notre société et loin de présenter un danger pour ses concitoyens.

 

Un murmure de satisfaction traverse la salle. Ardiles est déconfit.

           Personne ne voudrait priver la société de son indispensable compétence…

 

           Cependant, monsieur Jane. Continue le juge en avisant Patrick avec sévérité,

           Vous voyez où vous mène votre comportement fantasque et puéril.

            Sans parler de vos pulsions morbides… ça n’est pas faute de vous avoir prévenu !

 

Jane baisse les yeux en signe de contrition et soupire.  Il relève la tête pour entendre le verdict.

             Les arguments de la défense ne m’ont pas convaincu.

Lâche Hildred solennel, en jaugeant la réaction de Patrick. Qui blêmit mais encaisse sans broncher. Il se mord la lèvre, oubliant sa blessure. Il grimace.

Ardiles se redresse dans son siège, aux aguets. Caldridge tique.

 

             Les arguments de l’accusation, pas plus. Continue Hildred en faisant durer le suspens.

 

             Il est bien difficile de se prononcer en de telles circonstances … Il est bientôt vingt et

             une heures et j’aurais besoin de bien d’autres éléments pour rendre une décision juste.

             Je décide donc de reporter l’audience à plus ample informé.

                                                       jane à affaire au juge hildred 2

 

 

Jane ferme les yeux. S’il retourne en prison, il est mort ! Hildred l’observe encore avant de déclarer :

            Je vous libère monsieur Jane.

 

Le murmure devient clameur. Les visages s’illuminent. Le juge abat son maillet.

             Silence ! Je n’ai pas terminé.

 

Il avise Patrick, soulagé.

         Je vous confie à la garde de votre équipe et de l’agent Lisbon. Explique-t-il.

         Vous restez inculpé de meurtre, monsieur Jane, c’est sérieux. Vous serez soumis à un régime de surveillance qu’il vous faudra respecter à la lettre. Je compte sur vous. Il vous sera désigné un agent de probation pour toute la durée de l’accord.

Je vous autorise en vertu de  … vos talents particuliers, à mener l’enquête avec vos camarades. Je ne vois personne de plus motivé pour tirer tout cela  au clair. Et je vous convoquerai ultérieurement. Une nouvelle audience sera programmée quand vous et votre équipe aurez bouclé cette affaire.

 

Tout le monde se lève, manifestant ses réactions en fonction du camp où il se place.

Et Hildred joue de son marteau, pour faire entendre son ultime réflexion.

 

             Je vous donne une seconde chance monsieur Jane, ne me décevez pas.

 

-          Je ferai mon possible monsieur le juge. Répond Jane qui a repris des couleurs.

Mais tique chaque fois qu’on le touche pour le féliciter, le corps tout endolori.

 

-          Vous voyez, il vous aime bien, finalement. Lui glisse Caldridge en l’aidant à fendre la foule. Venez vous changer, j’ai ce qu’il faut là derrière…

Je vous emmène à l’hôtel. Walter avait déjà réservé une suite dans le meilleur de la ville. Il savait que vous seriez dehors ce soir ! La prison vous enverra vos affaires.

 

Ils sortent de la salle, entourés par une haie d’honneur. Lisbon s’en dégage et se plante devant Patrick. Elle attendait ça depuis longtemps. Elle exhale un long soupir en le regardant droit dans les yeux.

-          Merci, Lisbon … souffle-t-il, tandis qu’il la regarde libérer son bras en écharpe.

Elle l’enlace avec émotion. Et le serre faiblement dans ses bras. Il penche la tête et sent son souffle dans son cou.

-          Je suis heureuse. Sanglote-t-elle presque.  Elle recule.

Ça c’était de la part de Walter. Il voulait que vous sachiez qu’il aurait aimé être là.

 

Elle se précipite à nouveau sur lui et cette fois, le serre plus vigoureusement. Il chancelle, plus par émotion qu’autre chose. Elle lui murmure quelque chose à l’oreille que personne n’entend. Recule doucement, lui caresse la joue et reprend sa place parmi les autres, qui le félicitent.

Alors qu’elle réajuste son atèle, c’est au tour de Grace de venir lui faire un câlin. Plus discret.

Wayne, lui serre la main, un large sourire aux lèvres.

-          On est soulagé ! Tu peux pas savoir …

Cho lui serre aussi la main, sans un mot. Il s’éloigne et dit :

-          A demain, au bureau.

 

Il a le vertige. Caldridge le prend par le bras.

-          Venez Patrick, on y va. Vous allez prendre un bon bain moussant et vous détendre. On vous servira un bon repas, une bonne tasse de thé … et au lit ! Vous allez nous faire une bonne nuit de sommeil !

 

 

Epilogue.

mentalist-bureaux-du-CBI.jpg

 

Bureau du CBI. Sacramento.

 

Jane passe la tête par la porte et se montre à moitié seulement, l’air mutin.

Il a retrouvé son apparence. Revêtu un de ses élégants costumes bleus. Celui avec les fines rayures. Il a l’air pimpant. Soulagé. Les cicatrices sur ses poignets, encore rouges, trahissent la dureté des jours passés. Une des pires semaines de sa vie, tout de même, à ranger au compte des galères à digérer. Mais il semble vouloir se montrer guilleret.

 

-          Salut les gars ! lance-t-il avant d’entrer pour de bon.

-          Hey Jane ! le salut Wayne.

-          Bonjour. Chantonne Grace en lui souriant.

-          Salut Jane. Dit simplement Cho sans s’arrêter d’écrire. Il lève à peine les yeux.

Comme si de rien n’était.

 

Un accueil somme toute tout à fait ordinaire, pour un matin comme les autres, au bureau.

Lisbon entre à son tour.

-          Salut Jane. Dit elle, tout aussi normalement. Comment ça va ce matin ?

 

Il hoche la tête et hausse les épaules en souriant pour toute réponse.

             Le patron vous attend dans son bureau, il a dit de vous présenter dès votre arrivée.

             Vous allez avoir droit à un sérieux débriefing.

 

-          Hum … une minute ? suspend-il ...

J’aimerais dire quelques mots, je peux ?

 

Lisbon acquiesce en croisant les bras. Elle pose une fesse sur le bureau de Grace.

Tous prêtent une vive attention au consultant, enfin de retour.

            Je tenais à vous remercier tous … pour toutes les gentilles choses que vous avez dites. 

            Au tribunal … sourit-il.

            Je serais curieux de savoir aussi … qui je dois remercier pour …  la raclée stratégique.

            Parce qu’elle était bien stratégique, non ?  … Cho ?

Interroge-t-il en s’approchant de son collègue qui fait la moue.

           C’est toi qui a payé le gardien.  Non ?

Cho lâche son stylo et se cale dans son fauteuil.

 

-          Il l’aurait fait gratuitement, avoue-t-il en haussant les épaules.

       Mais je tenais à ce qu’il le fasse proprement. Quelques hématomes bien placés, juste assez douloureux … ça a marché, non ?

-     Aaahhh, soupire Jane en se mordant la lèvre. Il fait passer sa langue à l’intérieur de sa joue, même plus endolorie. Juste pour faire ressortir l’estafilade qui souligne encore son œil mais ne tardera pas à disparaître.

 

                     Jane-soupire.jpgAaaah soupire Jane, floué par Cho et Lisbon …


-          Le but du jeu c’était autant de vous donner envie de sortir de là que d’amadouer le juge. Intervient Teresa.

On n’avait pas le temps pour la boîte à maquillage et les explications vaseuses …

Et l’idée était de moi !

 

Jane se tourne vers elle.

-          Hum … Il masse ses côtes, encore sensibles.

      Bien joué.

« L’élève dépasse le maître » pense-t-il. Après un coup pareil il allait devoir se méfier. Elle était capable maintenant de dépasser ses principes pour « jouer dans sa cour ».

 

-          Il y est allé un peu fort, hein. Je suis désolée … s’excuse-t-elle en tiquant.

-          Hum Hum … soupire Jane en dodelinant de la tête.

Je l’avais probablement un peu mérité de toute façon …

Pardonne-t-il, dans un haussement d’épaule. Ils se regardent une minute ne sachant quelle contenance adopter. Les autres font semblant de rien.

 

-          Le pat…

-          Le patron. Disent-ils de concert.

-          On y va ?  demande Jane en poussant la porte, le bras en avant pour inviter Teresa à le précéder.

 

                            Ils quittent la pièce sous l’œil amusé du reste de l’équipe.              

 

 

                                                  mentalist-Jane-quitte-le-bureau-sous-l-oeil-de-l-equipe.JPG

 

 

 

                                                                                                                                                   Fin.    

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 12:14

Rafraîchissant documentaire, judicieusement scénarisé ... qui "lave la tête par le dedans". La critique bucolique d’Unif...

 

Source : Unification

La Clé des Champs

Date de sortie cinéma : 21 décembre 2011


Synopsis :

Une mare abandonnée. Deux enfants solitaires tombent sous le charme de ce lieu sauvage qui les rapproche peu à peu l’un de l’autre et les aide à apprivoiser la vie. À travers leur regard, leur imaginaire, la mare devient un royaume secret à la fois merveilleux et inquiétant, peuplé de créatures de rêve ou de cauchemar. Une expérience initiatique, brève et intense, dont ils sortiront transformés.

 

Note de l’auteur :

« Comme pour les enfants du film, dont nous partageons l’été, ces vies sont autant de destins qui nous emmènent à la découverte de ce que nous sommes… »

 

 

Ce qu’on en pense  :

 

Quel enchantement que la vision de ce film documentaire, si judicieusement et légèrement scénarisé. Les auteurs nous invitent à « prendre la Clé des Champs » … et on les suit avec délectation.

Auréolés du succès de Microcosmos, Claude Nuridsany et Marie Pérennou n’ont plus rien à prouver sur le plan technique. Leur film est un petit bijou de réalisation, qui vise l’infiniment petit mais se révèle un grand moment de cinéma.

 

La bonne idée c’est de raconter une histoire, si bien dite par Denis Podalydes, de la Comédie Française.

Suivre les tribulations de ces deux petits d’hommes, plongés au cœur de la Nature est un pur délice. On se laisse couler dans la narration comme dans un souvenir de sa propre enfance et on en arriverait presque à sentir le parfum des fleurs, la douceur de la brise sur sa joue …

On est très vite à l’aise dans cet environnement si familier. Et à la fois extraordinaire.

 

 

 

 

Conquise, je l’ai toujours été, par ce monde qui échappe à l’œil nu, ou plus exactement à l’œil distrait. Car à qui sait se concentrer sur cet univers, c’est toute une foule frémissante qui s’offre et s’exhibe. Tel un merveilleux spectacle, dont les acteurs servent généreusement la partition.

Et de partition, parlons en. Une musique « adéquate », si j’ose dire, de Bruno Coulais (le bien nommé si l’on s’en tient à la phonétique) en parfaite harmonie avec les images sublimes. En fait, tout le film coule de source. Ce qui est un paradoxe au regard du lieu choisi : une mare. Où tout est censé être stagnant et aussi ennuyeux que calme.

Claude et Marie balayent allègrement cet à priori, en nous faisant découvrir tant de vie qui foisonne. Et nous réconcilient avec l’Existence. En nous ramenant, le temps d’un été à l’essentiel …

 

Evidemment, ils ont prêché une convaincue, moi, dont le meilleur souvenir de récompense est d’avoir écouté « lire par la maîtresse » à toute la classe, une de mes toutes premières proses, décrivant la faune qui s’agitait au printemps, dans mon jardin.

Comme j’aurais aimé avoir le talent de ces deux là, récompensés par leurs pairs il est vrai, mais qui je crois apprécient encore plus les louanges de leur public, touché par l’émotion.

Comme ça fait du bien. De temps en temps, un film de cet acabit. Souverain comme shampoing ... ça lave la tête, par le dedans.

Rafraîchissant.

 



- Durée du film : 1h21
- Réalisateurs/ Scénaristes : Claude Nuridsany, Marie Pérennou
- Acteurs : Simon Delagnes, Lindsey Henocque, Jean-Claude Ayrinhac Raconté par Denis Podalydès
- Image : Claude Nuridsany, Marie Pérennou, Laurent Desmet et Laurent Charbonnier
- Décors (tournage enfants) : Baptiste Poirot
- Costumes (tournage enfants) : Pierre-Yves Gayraud
- Musique : Bruno Coulais
- Producteur : Christine Gozlan (Thelma Films)
- Distributeur : The Walt Disney Company France

ON EN PARLE

- Lien vers site officiel du film
- Lien vers fiche allociné.fr
- Lien vers fiche imdb.fr

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Ne Rien posséder et pourtant Tout à Voir ...

Conteurs d'histoires et spectateurs travaillent ensemble à chercher la réponse ... Bienvenue.

Que vous soyez cinéastes professionnels ou amateurs, auteurs ou lecteurs, simples spectateurs ou "créateurs" (entre guillements car nous sommes tous souvent plus créatifs que nous ne voulons l'admettre...) je vous invite à chercher avec moi la réponse.

Que nous la trouvions ou pas, n'a pas vraiment d'importance, ce qui compte c'est le nombre de pistes que nous aurons à explorer ...

Cheminons ensemble voulez-vous, c'est si bon de faire des rencontres ... et pour ceux qui auraient des doutes, si si, vous êtes bien sur un blog de cinéphile ... Disons ... sur un blog cinéphilosophique... Quand la magie de l'image et de l'imaginaire se combinent . Ah, le ciné  ... c'est aussi un bon moyen de philosopher ... il n'y a qu'à se promener sur les forums ... moi, ça m'éclate !

A bientôt, domibleue.

PS : le premier qui me demande ce que je fume ...

 

Bonne Lecture. Et n'hésitez pas à laisser des commentaires ! A bientôt.

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Mise en place

en travaux

 

Attention Travaux     

 

Vous voudez bien excuser l'apect un peu sommaire de certains articles, amputés de leurs illustrations au moment de la mutation entre Allociné et Overblog. Cela va me prendre encore un peu de temps pour tout relire et remédier au problème. Recherche des photos disparues (ou pose de nouvelles...)

                       En attendant, je sous souhaite tout de même une bonne lecture !

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 ilogo.jpg   "Si la Réalité dépasse parfois le Fiction, c'est que le Destin a plus d'imagination que nous ..."

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